L'Océan au coeur d'une pierre...
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L''Océan au coeur d''une pierre...
Que c'est beau...
La Jonque file sur le drap scintillant de l'eau. Elle fend les vaguelettes, suivant la courbe ondulée du littoral mais gardant toutefois ses distances avec elle. A un bon kilomètre et demi du rivage dont je distingue aisément les contours et les couleurs, elle progresse à bonne allure, laissant derrière elle un endroit trompeur pour la navigation, d'autant plus dangereux qu'attirant : une bande de hauts-fonds, sable aux tons doux et chauds s'étirant mollement à une dizaine de centimètres sous le miroir de l'eau, terrible guet-apens pour le marin peu vigilant. Heureusement, une habile manœuvre du capitaine avait permis de détourner la Desdichada de ce passage à risque, qui filait désormais le long d'une barrière de corail.
Au cri bref que Six avait lancé à l'approche du haut-fond, tout l'équipage, qui semblait dispersé un peu partout entre le pont et la cale, occupé à diverses affaires, s'était mis en mouvement. Une unique entité aux multiples appendices, chacun sachant son rôle, son poste, et sa tâche à accomplir pour soumettre la jonque à leur volonté. Une bonne douzaine de bras exécutant une véritable chorégraphie, enchaînement de mouvements qui, paraissant au départ dérisoires face au poids du bateau et à la puissance de l'océan, avaient fini par le détourner du piège.
C'est à ce moment là que j'ai commencé à comprendre pourquoi ils s'appelaient les Danseurs d'Horizons. Chacun de leurs mouvements, même s'il s'agissait d'un travail, d'une tâche obligatoire à accomplir, était empreint d'une grâce et d'une confiance en eux touchante, troublante presque. Ils savaient. L'océan parlait à la jonque, la jonque vibrait sous eux, ils communiquaient avec elle au moyen de cordes, de poulies et de "hissez-haut", et exécutaient ainsi une danse dans laquelle chacun était essentiel.
Moi, je me suis sentie inutile, et je n'ai surtout pas voulu interrompre leur ballet naval. Alors, je me suis réfugiée dans les huniers, tout en haut, au faîte du mat. L'ascension n'a pas été si simple, les remous du vent dans les voiles m'arrachaient au poteau bien que je m'aidais de mes ailes. Elle étaient si fragiles dans un tel courant d'air... J'ai eu l'impression de me sentir aspirée par l'océan qui m'appelait en son sein, j'ai cru un instant qu'il allait m'arracher à la voilure et m'entraîner dans ses profondeurs.
Mais je suis parvenue en haut. Assise à califourchon au-dessus de la plus haute voile, je les ai regardé danser.
Longtemps.
Je me sentais bien.
Puis le calme est revenu, et je suis toujours paisible. Je n'ai pas envie de redescendre, la vue est magnifique d'ici et je veux en profiter encore un peu, m'en mettre plein les yeux, faire une overdose de paysage marin, m'en imbiber, m'en gorger, en absorber jusqu'à ce que je ne puisse plus en ingérer une goutte de plus. Je veux rester à m'émerveiller sereinement devant la majesté de l'océan, le roulement des vagues, l'odeur du bois et du sel, la rumeur des conversations en bas mêlée aux cris des oiseaux de mer.
Nous longeons donc une barrière de corail. Je la vois d'ici mieux que personne, c'est une véritable palette de couleurs à faire se damner des centaines de peintres en panne d'inspiration. Les couleurs se fondent à merveille les unes dans les autres, passant d'une nuance à l'autre d'une façon si spontanée qu'elle n'en paraît que plus belle. Le brun des rochers côtoie le l'incarnat des coraux, les éclairs fugitifs blancs étincelants des poissons de roche épousent le jaune pâle des éponges, le bleu profond se mêle au turquoise et une lumière aussi belle qu'une rivière de diamants fait briller tout cela, et le sublime.
Une rivière de diamants.
Ma main se porte spontanément à mon cou où scintille, en accord avec le tableau brossé en contrebas, le présent de Six.
Le plus beau bijou qu'on m'ai jamais offert...
Mais quoi qu'il soit de toute manière, bague à deux biftons ou coquillage nacré, il restera le plus beau présent qu'on me fera jamais, et pas à cause de sa valeur. Les diamants certes sont superbes, et c'est pour ça que je l'aime, mais pas seulement.
Ce collier, c'est un reflet de ce paysage idyllique, comme si l'océan était venu se nicher dans mon cou et sur ma poitrine. Océan que désormais je porterai toujours dans le creux de mon décolleté...
La Jonque file sur le drap scintillant de l'eau. Elle fend les vaguelettes, suivant la courbe ondulée du littoral mais gardant toutefois ses distances avec elle. A un bon kilomètre et demi du rivage dont je distingue aisément les contours et les couleurs, elle progresse à bonne allure, laissant derrière elle un endroit trompeur pour la navigation, d'autant plus dangereux qu'attirant : une bande de hauts-fonds, sable aux tons doux et chauds s'étirant mollement à une dizaine de centimètres sous le miroir de l'eau, terrible guet-apens pour le marin peu vigilant. Heureusement, une habile manœuvre du capitaine avait permis de détourner la Desdichada de ce passage à risque, qui filait désormais le long d'une barrière de corail.
Au cri bref que Six avait lancé à l'approche du haut-fond, tout l'équipage, qui semblait dispersé un peu partout entre le pont et la cale, occupé à diverses affaires, s'était mis en mouvement. Une unique entité aux multiples appendices, chacun sachant son rôle, son poste, et sa tâche à accomplir pour soumettre la jonque à leur volonté. Une bonne douzaine de bras exécutant une véritable chorégraphie, enchaînement de mouvements qui, paraissant au départ dérisoires face au poids du bateau et à la puissance de l'océan, avaient fini par le détourner du piège.
C'est à ce moment là que j'ai commencé à comprendre pourquoi ils s'appelaient les Danseurs d'Horizons. Chacun de leurs mouvements, même s'il s'agissait d'un travail, d'une tâche obligatoire à accomplir, était empreint d'une grâce et d'une confiance en eux touchante, troublante presque. Ils savaient. L'océan parlait à la jonque, la jonque vibrait sous eux, ils communiquaient avec elle au moyen de cordes, de poulies et de "hissez-haut", et exécutaient ainsi une danse dans laquelle chacun était essentiel.
Moi, je me suis sentie inutile, et je n'ai surtout pas voulu interrompre leur ballet naval. Alors, je me suis réfugiée dans les huniers, tout en haut, au faîte du mat. L'ascension n'a pas été si simple, les remous du vent dans les voiles m'arrachaient au poteau bien que je m'aidais de mes ailes. Elle étaient si fragiles dans un tel courant d'air... J'ai eu l'impression de me sentir aspirée par l'océan qui m'appelait en son sein, j'ai cru un instant qu'il allait m'arracher à la voilure et m'entraîner dans ses profondeurs.
Mais je suis parvenue en haut. Assise à califourchon au-dessus de la plus haute voile, je les ai regardé danser.
Longtemps.
Je me sentais bien.
Puis le calme est revenu, et je suis toujours paisible. Je n'ai pas envie de redescendre, la vue est magnifique d'ici et je veux en profiter encore un peu, m'en mettre plein les yeux, faire une overdose de paysage marin, m'en imbiber, m'en gorger, en absorber jusqu'à ce que je ne puisse plus en ingérer une goutte de plus. Je veux rester à m'émerveiller sereinement devant la majesté de l'océan, le roulement des vagues, l'odeur du bois et du sel, la rumeur des conversations en bas mêlée aux cris des oiseaux de mer.
Nous longeons donc une barrière de corail. Je la vois d'ici mieux que personne, c'est une véritable palette de couleurs à faire se damner des centaines de peintres en panne d'inspiration. Les couleurs se fondent à merveille les unes dans les autres, passant d'une nuance à l'autre d'une façon si spontanée qu'elle n'en paraît que plus belle. Le brun des rochers côtoie le l'incarnat des coraux, les éclairs fugitifs blancs étincelants des poissons de roche épousent le jaune pâle des éponges, le bleu profond se mêle au turquoise et une lumière aussi belle qu'une rivière de diamants fait briller tout cela, et le sublime.
Une rivière de diamants.
Ma main se porte spontanément à mon cou où scintille, en accord avec le tableau brossé en contrebas, le présent de Six.
Le plus beau bijou qu'on m'ai jamais offert...
Mais quoi qu'il soit de toute manière, bague à deux biftons ou coquillage nacré, il restera le plus beau présent qu'on me fera jamais, et pas à cause de sa valeur. Les diamants certes sont superbes, et c'est pour ça que je l'aime, mais pas seulement.
Ce collier, c'est un reflet de ce paysage idyllique, comme si l'océan était venu se nicher dans mon cou et sur ma poitrine. Océan que désormais je porterai toujours dans le creux de mon décolleté...
Youtcha- Messages : 164
Date d'inscription : 19/04/2009
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