Aucune parole ne précède les vrais départs.
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Aucune parole ne précède les vrais départs.
Six Mer 21 Oct - 15:29
L'ancre est levée.
Les flancs de la jonque cognent doucement contre la pierre du quai.
Et je suis là, debout, à la proue, le poing serré sur le dernier amare.
le poing de chair, de nerfs et d'os.
Celui qui ressent la douleur.
Je les ai invitées à descendre, à profiter du port et des plaisirs qui leur sont offerts.
Je ne suis pas descendu.
Elle sont descendues, hésitantes, avec des questions plein le regard.
Je leur ai souri, leur ai fait un signe de la main.
C'était tout à l'heure.
Les quais sont maintenant déserts et silencieux. Seul résonne dans le lointain, le sifflement amusé d'une locomotive.
Pourvu qu'elles ne le ratent pas.
Il est temps, maintenant.
Une jonque, c'est fait pour naviguer.
Je desserre le poing.
la corde file, me brûle et m'entaille.
Je saigne.
Mais je ferai semblant de ne pas avoir mal.
La jonque s'éloigne du quai, poussée par la marée descendante.
Je me dirige vers le gouvernail.
Il y a trois sortes de gens : les morts et les vivants
Et ceux qui sont en mer.
Les flancs de la jonque cognent doucement contre la pierre du quai.
Et je suis là, debout, à la proue, le poing serré sur le dernier amare.
le poing de chair, de nerfs et d'os.
Celui qui ressent la douleur.
Je les ai invitées à descendre, à profiter du port et des plaisirs qui leur sont offerts.
Je ne suis pas descendu.
Elle sont descendues, hésitantes, avec des questions plein le regard.
Je leur ai souri, leur ai fait un signe de la main.
C'était tout à l'heure.
Les quais sont maintenant déserts et silencieux. Seul résonne dans le lointain, le sifflement amusé d'une locomotive.
Pourvu qu'elles ne le ratent pas.
Il est temps, maintenant.
Une jonque, c'est fait pour naviguer.
Je desserre le poing.
la corde file, me brûle et m'entaille.
Je saigne.
Mais je ferai semblant de ne pas avoir mal.
La jonque s'éloigne du quai, poussée par la marée descendante.
Je me dirige vers le gouvernail.
Il y a trois sortes de gens : les morts et les vivants
Et ceux qui sont en mer.
Dernière édition par Six le Jeu 22 Oct - 21:33, édité 1 fois
Six- Messages : 504
Date d'inscription : 28/03/2009
Re: Aucune parole ne précède les vrais départs.
Djaya Mer 21 Oct - 15:39
Il y a toujours à faire.
Ranger, vérifier, arrimer, contrôler qu'on a tout, que rien ne manque.
Que rien ne manque...
J'ai du boulot, j'ai pas le temps.
Je veux pas le savoir.
J'ai pas la même force que lui, c'est comme ça, on est comme on est.
La mer, on la sent d'en bas, c'est l'air qu'on sent moins.
L'air c'est ce qui vient remplacer les choses qui ne sont pas là.
Dans les cales, il manque un peu d'air, c'est parce que tout est là.
En tout cas, moi, j'y suis.
Et pas en clandestine.
J'y suis parce que c'est chez moi, ici.
Qu'il n'y a jamais eu d'autre chez moi.
Je remonterai plus tard.
Je verrai à ce moment-là.
Tout ce qu'il y a à voir, tout ce qui ne sera plus visible, et tout ce dont il sera inutile de parler.
La boîte à pansements est déjà prête sur la marche de l'escalier.
Et la bouteille de rhum.
Ranger, vérifier, arrimer, contrôler qu'on a tout, que rien ne manque.
Que rien ne manque...
J'ai du boulot, j'ai pas le temps.
Je veux pas le savoir.
J'ai pas la même force que lui, c'est comme ça, on est comme on est.
La mer, on la sent d'en bas, c'est l'air qu'on sent moins.
L'air c'est ce qui vient remplacer les choses qui ne sont pas là.
Dans les cales, il manque un peu d'air, c'est parce que tout est là.
En tout cas, moi, j'y suis.
Et pas en clandestine.
J'y suis parce que c'est chez moi, ici.
Qu'il n'y a jamais eu d'autre chez moi.
Je remonterai plus tard.
Je verrai à ce moment-là.
Tout ce qu'il y a à voir, tout ce qui ne sera plus visible, et tout ce dont il sera inutile de parler.
La boîte à pansements est déjà prête sur la marche de l'escalier.
Et la bouteille de rhum.
Djaya- Messages : 371
Date d'inscription : 29/03/2009
Re: Aucune parole ne précède les vrais départs.
Aly Jeu 22 Oct - 12:27
J'étais descendues comme beaucoup. Il faut dire que je n'avais pas trop bien compris le pourquoi du comment. J'étais restée longtemps là plantée, ne sachant que faire. Profiter oui, mais de quoi?
Un mec aurait été au bar là dans la rue au fond. Il aurait bu un peu, puis serait allée dans la maison close juste en face.
Tout ce que j'ai trouvé à faire, c'est tourner en rond dans les rues. Ahhh ça je les ai vue en boucle. Toujours les mêmes. Et toujours repassant par les quais, regardant la jonque du coin de l'oeil. Fallait que j'y remonte, la prochaine fois, même si j'ai pas profité je remonte, je trouve rien à faire! Là y'a toujours, et en mer c'est encore plus passionnant.
Alors que je me résous à y monter au prochaine passage elle s'éloigne du bord. Hein? Je vérifie, je regarde la distance ente le quai et sa coque, oui oui ça s'agrandit! de tout contre ça passe à dix centimètre..et ça continue et...
HEYYYYYYYYYYYY !!!! ATTENDEZ MOI!!!
Ha j'ai hurlée oui. Mais j'ai couru aussi. Ils partaient! J'ai pas entendu un quelconque rappel! Alors sourde ou c'était fait exprès? Deuxième solutions. Plus rien ne les retenait ici. Mais moi j'veux pas quitter la jonque comme ça!
De toute façon c'est tout pareil, plus rien. Mon ami est mort, et mon ptit copain est partie avec sa ptite pouffiasse en rouge. Quoique pour le moment il doit être avec l'autre. J'me demanderai toujours pourquoi il ne l'a pas fait plutôt. Seule six jour sur sept ou seule sept jours sur sept, c'était tout pareil. Boh...cp'plus mon soucis, je suis bien mieux maintenant. Enfin pas là comme ça dans ma position. Bref on s'en fout là c'est le bateau qui part, et tant qu'il est heureux c'est le principal.
Le cœur emplit de bons souvenirs, c'est comme ça que je préfère partir aussi.
Faut il encore y arriver. Parce que là ça part. Et le vide sous moi entrain de sauter pour attraper la rambarde je le regarde pas. J'ai ps le temps, mes mains y arrivent tout juste, le choc de la parois contre la poitrine m'enlève un ptit gémissement de douleur, et je reste pendue ainsi quelques instants, reprenant mon souffle.
Mais j'allais pas pouvoir rester bien longtemps. Aller traction des bras et on remooonte...et..ha bah non. j'arrive à peine à me soulever à moitié. A passer les avant bras en m'aidant des pieds, pieds qui s'agitent dans le vide à présent. Hey zuuuut flute!
Le bois est si proche! J'veux m'étaler dessus et le respirer! J'veux remonter la haut, les cheveux dans le vent et vole à ma manière!
Aller un dernier effort. Je vais pas crier à l'aide, je ne sais pas qui est là, certainement pas tout le monde, y'en a qui ont du le louper ou alors je suis vraiment quiche. Alors je vais pas déranger, faut toute la concentration possible pour faire démarrer cette jonque au départ, Faut rien cogner!
Alors avec beaucoup de mal j'y arrive sur ce sol qui sent si bon, et j'y reste étalée, le nez tout contre, je veux pas regarder le ciel, juste les nervures du bois au plus près. Reprendre mon souffle, puis après j'irai voire ce que je peux faire, mais de suite. Et la clé dans ma poche elle y et toujours? Ha oui. Ça aurait été bête de la laisser tomber en sautant. J'veux gouter au bon rhum, et suis sure que pendant le voyage y'aura moyen. bien que je ne sache pas où on va. Mais je m'en fout, je suis là, avec ..euh...bon avec qui je ne sais pas mais je suis là et je l'ai pas raté. Et je vais être heureuse maintenant.
Un mec aurait été au bar là dans la rue au fond. Il aurait bu un peu, puis serait allée dans la maison close juste en face.
Tout ce que j'ai trouvé à faire, c'est tourner en rond dans les rues. Ahhh ça je les ai vue en boucle. Toujours les mêmes. Et toujours repassant par les quais, regardant la jonque du coin de l'oeil. Fallait que j'y remonte, la prochaine fois, même si j'ai pas profité je remonte, je trouve rien à faire! Là y'a toujours, et en mer c'est encore plus passionnant.
Alors que je me résous à y monter au prochaine passage elle s'éloigne du bord. Hein? Je vérifie, je regarde la distance ente le quai et sa coque, oui oui ça s'agrandit! de tout contre ça passe à dix centimètre..et ça continue et...
HEYYYYYYYYYYYY !!!! ATTENDEZ MOI!!!
Ha j'ai hurlée oui. Mais j'ai couru aussi. Ils partaient! J'ai pas entendu un quelconque rappel! Alors sourde ou c'était fait exprès? Deuxième solutions. Plus rien ne les retenait ici. Mais moi j'veux pas quitter la jonque comme ça!
De toute façon c'est tout pareil, plus rien. Mon ami est mort, et mon ptit copain est partie avec sa ptite pouffiasse en rouge. Quoique pour le moment il doit être avec l'autre. J'me demanderai toujours pourquoi il ne l'a pas fait plutôt. Seule six jour sur sept ou seule sept jours sur sept, c'était tout pareil. Boh...cp'plus mon soucis, je suis bien mieux maintenant. Enfin pas là comme ça dans ma position. Bref on s'en fout là c'est le bateau qui part, et tant qu'il est heureux c'est le principal.
Le cœur emplit de bons souvenirs, c'est comme ça que je préfère partir aussi.
Faut il encore y arriver. Parce que là ça part. Et le vide sous moi entrain de sauter pour attraper la rambarde je le regarde pas. J'ai ps le temps, mes mains y arrivent tout juste, le choc de la parois contre la poitrine m'enlève un ptit gémissement de douleur, et je reste pendue ainsi quelques instants, reprenant mon souffle.
Mais j'allais pas pouvoir rester bien longtemps. Aller traction des bras et on remooonte...et..ha bah non. j'arrive à peine à me soulever à moitié. A passer les avant bras en m'aidant des pieds, pieds qui s'agitent dans le vide à présent. Hey zuuuut flute!
Le bois est si proche! J'veux m'étaler dessus et le respirer! J'veux remonter la haut, les cheveux dans le vent et vole à ma manière!
Aller un dernier effort. Je vais pas crier à l'aide, je ne sais pas qui est là, certainement pas tout le monde, y'en a qui ont du le louper ou alors je suis vraiment quiche. Alors je vais pas déranger, faut toute la concentration possible pour faire démarrer cette jonque au départ, Faut rien cogner!
Alors avec beaucoup de mal j'y arrive sur ce sol qui sent si bon, et j'y reste étalée, le nez tout contre, je veux pas regarder le ciel, juste les nervures du bois au plus près. Reprendre mon souffle, puis après j'irai voire ce que je peux faire, mais de suite. Et la clé dans ma poche elle y et toujours? Ha oui. Ça aurait été bête de la laisser tomber en sautant. J'veux gouter au bon rhum, et suis sure que pendant le voyage y'aura moyen. bien que je ne sache pas où on va. Mais je m'en fout, je suis là, avec ..euh...bon avec qui je ne sais pas mais je suis là et je l'ai pas raté. Et je vais être heureuse maintenant.
Aly- Messages : 296
Date d'inscription : 30/03/2009
Age : 38
Localisation : Dans les poches
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