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Flammes

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Message  Six Ven 7 Aoû - 13:34

Je dévale l'écoutille, la rattrape dans la coursive.
Une main sur l'épaule, elle se retourne, prête à me frapper, elle a bien deviné que c'était mon pas derrière elle.

A sa rage répond mon désir et comme un petit geste vaut bien qu'un long discours, je l'enlace par la taille pour la rapprocher de moi.
Je n'essaye pas de l'embrasser, j'ai trop peur de perdre ma langue, mais je la rapproche suffisamment de moi pour qu'elle y pense.

Elle peut se débattre, je la tiens fermement.
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Message  Djaya Ven 7 Aoû - 14:34

M'approche pas me parle pas me touche surtout pas ou je hurle. Et puis je cogne. Ou l'inverse. Salaud. Menteur. T'as touché mon épaule, tant pis pour tes dents, le poing serré, pouce dehors, tu m'as fait pivoter, crétin, ça fait de l'élan en plus, combien, tu paries, deux, trois, des incisives j'espère, pour bien détruire ton sale sourire de séducteur qui fait fondre les minettes, et

et lâche-moi tout de suite salopard qu'est-ce que tu crois que tu peux te la jouer clair de lune romantique pour me faire croire que je peux me confier et puis le lendemain te comporter comme si c'était juste un rêve débile de gamine qui flashe sur le beau grand capitaine au regard ténébreux et qui s'est fait tellement d'histoires dans la tête qu'elle a fini par croire que c'était arrivé ? Enlève tes sales pattes c'est pas parce que t'es trop près pour le coup de poing dans la gueule que je peux pas dévier dans les côtes, attrape celui-là j'adore comme il sonne, un beau son bien mat, et je m'en fous si j'ai plus le recul pour te faire mal j'ai d'autres moyens c'est pas dur suffit de me rappeler tous tes petits sourires en coin et ces façons de te foutre de moi constamment qui me faisaient douter de tout et pire encore, alors qu'un seul geste, un seul geste pouvait tout dissiper et me certifier que c'était juste de la blague, de l'humour, mais jamais rien et j'ai attendu suspendue au-dessus de la gueule de deux monstres à me demander quand la corde allait lâcher et lequel des deux allait avoir droit à sa ration de pauvre conne crédule et stupide. Tellement stupide et faible même pas capable de suivre ses propres décisions et de quitter la jonque dès l'amarrage pour éviter de souffrir même pas assez forte pour sauver sa peau, nan, fallait que je reste là à me demander pour quand ça allait être et à quoi elle ressemblerait et à me dire à chaque jour passé que c'était toujours ça de gagné et à attendre encore mais est-ce que c'est possible d'être aussi ridiculement débile et pitoyable y'a rien de plus pitoyable qu'une pauvre fille qui attend comme une loque mais c'est toi qui m'a fait ça toi qui m'a fait croire que je pouvais te faire confiance et baisser ma garde et me laisser approcher c'est toi mais tu vas me lâcher oui je te hais à me faire le coup de la force ça va on le sait on est au courant que c'est toi le costaud avec les gros bras lâche moi mais lâche moi et je te cogne encore et encore et merde ce que ça me rend malade d'avoir des aussi petits poings et pas assez d'ongles pour te déchiqueter la gueule et puis qu'est-ce que tu regardes tu regardes si je pleure eh ben tu peux te brosser j'en lâcherai pas une seule ni de rage ni de chagrin et pas un mot non plus lâche-moi ou je t'attaque la tronche avec les coudes...

Et je cogne tant que je peux et je me démène de toutes mes forces mais sans un son sans une larme sans même desserrer les dents. A part que je m'essouffle et que ça s'entend mais rien à foutre du point de côté je l'ignore lui et toutes les autres crampes qui me vrillent un peu partout tout ce qui compte c'est lui faire mal et si possible amocher sa petite gueule de faux jeton. Des coups de genou qui ne touchent que les siens mais moi j'ai mal alors sûrement que lui aussi, des coups de poings dans les côtes, les épaules et les bras cette ordure esquive quand je vise les tempes et mes jointures aussi me font mal mais c'est un mal qui fait du bien rien qu'à savoir qu'il se prend le même et qu'à force de répétition j'arriverai peut-être à lui esquinter une côte alors oui, un coude dans le nez, si ça ça le fait pas lâcher prise et me foutre enfin la paix il restera à lui balancer le plus beau coup de boule de toute mon existence et tant pis si je m'y fracture le crâne du moment que je lui défonce la mâchoire ça me va.

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Message  Six Ven 7 Aoû - 18:35

Je pare ses coups, certains, pas tous. Je la contre, tantôt je la repousse, tantôt je l'agrippe.
Je pourrai l'immobiliser d'une clé, l'empêcher de bouger mais ....
Je n'ai pas envie.

Il faut que sa rage s'exprime.
Sa rage qui me désole.
Me ravit aussi car j'y devine de la jalousie
Et m'excite.

Tandis qu'elle me frappe, alors que je saisis ses poignets, ses bras, pour aussitôt les lâcher, que je pare ses coups de genoux, que mes côtes souffrent, que je sens des griffures et des bleus éclore sur mon torse, je sens mon désir pour elle monter, ici, dans cette coursive obscure.

Deux corps qui se rencontrent, en silence, gémissements sourds, jurons retenus et membres qui se nouent.

Je dois me concentrer, pour ne pas me prendre un coup mais je suis distrait par ses halètements, ses yeux qui brillent, sa bouche qu'elle mordille sous l'effort, nos sueurs qui se mélangent.

Je pare un peu trop brutalement et je la heurte. J'ai tout de suite envie de la consoler, la réconforter, l'embrasser mais le coup suivant arrive, j'esquive, je perds l'équilibre, je m'agrippe à elle tandis que mon dos heurte la cloison. Je l'entraine, je sens son corps contre le mien, j'ai envie de la mordre et de la caresser, de lui faire mal et de l'embrasser, de transformer sa rage en désir et notre lutte en étreinte.
Je la coince, mon avant bras sur son dos, mes doigts qui frôle ses fesses, sa bouche à quelques millimètres de la mienne.

Je vois sa tête qui part vers l'arrière, je la lâche précipitamment, me baisse avant de me faire exploser le nez, me redresse, passe derrière elle, mes mains sur son ventre, poitrine caressée, puis de nouveau face à face, concentré toujours concentré, ne pas penser à ce corps souple.

Une fraction de seconde de retard, son poing qui atteint ma mâchoire, je sens le sang couler, emplir ma bouche, lèvre fendue.
Un peu sonné je la lâche, recule de quelque pas, essoufflé.

Je la regarde.
Dieu qu'elle est belle.
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Message  Djaya Ven 7 Aoû - 20:16

Touché, enfin.
Ca fait du bien de voir que tu saignes.
Et il était temps parce que j'en peux plus.

Au moins tu m'as lâchée et ça c'est pas dommage parce que j'en pouvais plus d'avoir l'impression que t'aimes ça, salopard. Même maintenant t'as ce putain de regard qui brille trop, qui me rappelle certains de ces ordures qui aimaient que je me débatte. Rien que ça, malgré l'essoufflement, le point de côté, les genoux meurtris, les jointures à vif, rien que ce regard-là me fout à nouveau la rage, une rage féroce et encore plus brûlante, je sens même plus la tristesse, j'ai même plus mal au coeur, j'ai juste envie de te détruire comme tous ces salauds m'ont détruite, comme tu viens de finir de me détruire en ruinant le peu de confiance que j'aie osé accorder à un homme depuis tout ce temps.

Pour ça que malgré les jambes qui flageolent et la flèche dans le côté, je prends appui sur la cloison que je frôlais de l'épaule, et je fonce. Tête baissée comme un bélier, les mains comme des serres et les lèvres retroussées sur les dents, je charge, et je vise la gorge.

Djaya

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Message  Six Sam 8 Aoû - 1:00

Pour la première fois, alors qu'elle fonce vers moi, j'ai peur.
Peur de sa fureur, peur de la blesser en tentant de la stopper, peur de me faire frapper si je la laisse faire.

Alors je me penche, me ramasse, prêt à la recevoir.

J'arrive à attraper ses poignets alors que ses ongles visent ma gorge. Mais je ne la stoppe pas, j'encaisse le choc de son corps contre le mien. Nos dents se heurtent, mon sang macule sa bouche.

Mon dos heurte le bois, mes pieds se dérobent. Pour retrouver mon équilibre, je me penche vers l'avant, bascule, l'entrainant avec moi.
Je sens son souffle qui s'échappe tandis que mon torse pèse sur sa poitrine. Je la chevauche, la domine, ses poignets toujours emprisonnés tandis qu'elle me regarde avec fureur.
Je reste ainsi, haletant, le temps de reprendre mon souffle, le temps qu'elle se calme, la regardant, sans sourire, le regard brillant, avec cette envie de mordre dans ces lèvres ensanglantées.
Puis, lorsque son souffle s'apaise, un peu, juste un peu, je bascule, l'entrainant avec moi, nos corps humides et salés collés l'un contre l'autre.

Je tiens toujours ses poignets, je ne suis pas fou, ni suicidaire mais elle est maintenant au dessus de moi.

Embrasse moi.
Je le pense, mais ne le dis pas.
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Message  Djaya Sam 8 Aoû - 2:24

Mais qu'est-ce qu'il... T'as pas le droit de...

...souffle coupé...
...lâche-moi, lâche-m...
...lâche-moi immédiatement sombre ordure j'ai encore des dents pour t'arracher ce qui se trouvera à ma portée alors...
...pas le droit de me...
... peux plus respirer...
... tu me fais mal espèce de...
...ça va je capitule...
... salaud...
...mal...

Et puis ça tourne.
J'inspire, ça siffle, ça fait mal aussi. Pas respirer, respirer, ça fait mal pareil, bordel, il faut faire quoi pour pas souffrir ? Je suis où ? Je suis... Mais à quoi tu joues, merde ? J'y vois à moitié rien, foutus cheveux qui m'encombrent et j'ai les poignets qui me brûlent tellement tu serres fort, lâche-moi ou...

Là j'arrête immédiatement de me débattre.
Je sais pas comment j'en suis arrivée à ça, mais il est dos au sol, et moi je suis couchée sur lui, de tout mon long ou à peu près. Et il me fixe. J'en rate pas une, je vois presque rien de la coursive avec cette crinière qui me dévale tout le côté du visage, coincée sous son épaule d'ailleurs. Mais je peux rien louper de son expression.

J'ai la respiration haletante et à chaque souffle je le sens en-dessous de moi respirer aussi et ça me perturbe. Chaque seconde qui s'écoule c'est un détail de corps que je découvre et ça aussi ça me perturbe. Son immobilité me perturbe. Son regard me perturbe. Son silence.

Je tiraille sur mes poignets pour me dégager. Je veux pas rester là, je veux me relever et aller m'enterrer dans un coin sombre. Je tiraille plus fort et rien à faire. Je veux arrêter de devoir te regarder dans les yeux. Je veux pas. Je veux pas céder. Je veux pas admettre, pas question. Je m'en fous que tu m'aies pas frappée, que t'aies encaissé sans rien dire, et je m'en fous aussi que tu me donnes la possibilité de te mordre ou de te péter le nez ou...

Je veux pas faire ça.
Et puis de toute manière je peux pas.
Et puis ça te ferait trop plaisir espèce de salopard, à la limite je me demande si t'as pas fait exprès de me provoquer pour...
Parce que t'en es capable ça j'en doute pas une seule seconde...
En plus j'en ai pas envie.
Du tout.
J'ai envie de te mettre un coup de boule.
Pas un baiser.
Même pas un petit.
...

En plus tu goûtes le sang c'est...

... tu me lâches maintenant ?
Grouille.
Il faut que je pleure et je ne veux pas faire ça couchée au milieu d'une coursive.
Et oui, et j'en ai rien à foutre de ce que t'en penses ou n'importe qui, et j'ai pas envie d'expliquer, et puis je pourrais pas expliquer je suis retournée comme une chaussette j'ai le coeur en vrac et je comprends plus rien à rien alors lâche-moi, sens propre, sens figuré aussi.
Et non, pas question que je te regarde. Je garde le front courbé et planté sur l'arête de ton épaule. C'est non négociable. Et ça urge.

Djaya

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Message  Six Sam 8 Aoû - 12:19

Il serait stupide de prendre ça pour une victoire.
Ses lèvres contre les miennes, plaisir et douleur, salive et sang qui se mêlent. Ca faisait si longtemps, depuis cette nuit au large des îles.

Je sens ses muscles se relâcher, la tension meurtrière retomber alors qu'elle enfouit son visage dans ma chemise.
Je lâche ses poignets, lentement, précautionneusement, observe les marques rouges que j'y ai laissées.
D'un bras je prend appui sur le sol pour me redresser en position assise, le dos contre la cloison tandis que de l'autre, je la maintiens par la taille contre moi, pour garder sa chaleur haletante contre moi.
Je la maintiens ainsi, silencieusement, sa poitrine cotre mon torse, mon menton sur ses cheveux, ses jambes repliées sous elle entre les miennes.

Goût de sang dans la bouche, satisfaction et amertume. Et le corps comme une plaie.
Tous deux épuisés, lessivés, toute la rage, l'attente, le questionnement des derniers jours évacués par ce bref combat.

J'ai du me prendre un coup à la tête. Commotion cérébrale peut être. Je ne vois que ça pour expliquer ce que je suis en train de lui chuchoter à l'oreille :
Je t'aime, Djaya. Ne dis rien, ne me questionne pas, ne me réponds pas, je ne te demande rien, je veux juste te le dire parce que ça me pèse de le garder pour moi de te voir me fuir ou me mépriser, je t'aime et je n'aime que toi.

Je suis bien conscient du caractère égoïste de cette déclaration, comme on se débarrasse d'un fardeau, d'une culpabilité, demmerde toi avec ça maintenant, moi, je me sens mieux. Mais il faalait que ça sorte, je ne supportais plus toutes ces heures à l'observer m'éviter, à la voir hésiter à chaque escale à me demander "partira ? partira pas ?" à tenter de deviner, la nuit, dans ma cabine, le glissement de ses pieds dans les coursives.

Je serre les dents, attendant le coup de boule. Ou pire : un ricanement.
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Message  Djaya Sam 8 Aoû - 13:45

Est-ce que j'ai déjà été un paquet de chiffons ?
Oui... mais il y a très longtemps. J'étais petite.
Là je suis un beaucoup plus gros paquet de chiffons. Chiffons lourds et trempés. Mous, sans force. Sans volonté.
Il s'est redressé, j'aurais sans doute roulé en tas s'il ne m'avait pas retenue. Ou pas. J'en sais rien. Je sais plus rien.
J'ai mal partout...
Les poignets, c'est rien. J'ai mal dans les côtes. Il peut pas savoir, il a jamais vu les cicatrices, je crois. Et quand bien même, c'est pas écrit dessus qu'il y avait les fractures assorties... Peu importe.
Il est presque aussi relâché que moi, et sûrement plus meurtri. J'y suis allée de toute ma colère, de toute ma douleur. J'ai essayé de lui infliger ma souffrance. C'était très con. Ca ne marche pas. J'ai toujours mal.

J'écoute ses murmures.
Je ne bouge pas.
Rien au monde ne pourrait me faire lever la tête en ce moment. Elle est bien trop lourde. Alourdie encore par ce que je viens d'entendre. Même pas un doute sur sa sincérité. Marrant d'ailleurs, moi qui voulais lui faire rentrer ses mensonges dans la gorge y'a pas deux minutes. Il pourrait mentir. Comment ça se fait que j'en doute pas ? C'est bizarre. C'est sans importance. J'ai pas le courage de chercher. Pas la force.

Je suis un tas de chiffons.
Un tas de chiffons ne frémit pas.
Ne ferme pas les paupières, ne durcit pas la mâchoire.
Ca n'essaie pas d'avaler de boule qui lui obstrue la gorge, ça n'a pas de boule dans la gorge, et ça n'a pas de gorge.
Ca n'a pas besoin d'enlacer un dos ni d'hésiter à la faire, donc aucune raison pour que l'hésitation se sente dans le frémissement du bras et dans le poing qui reste serré, un tas de chiffon n'a ni poing ni bras.
Un tas de chiffons ne retient aucune larme. Un tas de chiffons n'échoue jamais à retenir quoi que ce soit, un tas de chiffons n'a rien à retenir.
Je dois être un tas de chiffons absolument lamentable.
Je dois être absolument lamentable tout court.

Je cale mon front un peu plus serré pour écraser mes foutus yeux sur sa clavicule. Et je déteste le filet de voix ridicule que j'arrive pas à assurer du premier coup.


...suis tellement fatiguée...

Si j'avais su que ça, ça fracasserait les digues...
Décidément à chaque fois que je me retrouve installée comme ça contre lui il faut que je pleure comme un veau, avec secousses et hoquets et tout le saint tremblement... sans jeu de mot débile, haha... C'est tellement j'en ai marre. Tellement j'en peux plus d'être ça. Il doit y avoir quelque part une poupée vaudou avec des cheveux rouges, et des épingles partout. Des grosses, rouillées. Une pince verrouillée en plein coeur. Et un grand trou brûlé, un vide sale à la place du ventre. Mais si seulement celui qui la détient pouvait la crâmer une bonne fois pour toutes, qu'on en finisse. J'en peux plus...

Il m'a dit de pas répondre, oui chef, silence. Tu me verrais parler, là, d'ailleurs ? Moi non plus. Il m'en faut des secondes avant de me sentir un peu vidée, assez pour articuler quelque chose d'intelligible.


... fallait dire ça beaucoup plus tôt...
... m'aurait évité de croire...
... que c'était toi qui...
... me méprisais...
... ou jouais...
... à me faire mal...


Et c'est bien trop pour ce premier effort. Déduis toi-même les infos implicites. Pourquoi je suis restée quand même par exemple. Pourquoi j'osais pas faire le premier geste. Le geste idiot que tu attendais peut-être sauf que voilà, c'est quand même stupide, non, moi c'est de toi que je l'attendais.

Et c'est comme ça qu'on se déchire...

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Message  Six Sam 8 Aoû - 20:35

Djaya ou Mademoiselle Implicite...
Des mots lâchés, crachés, d'une voix hachée.
Des mots comme des reproches, comme une accusation.
De ta faute.
Incompréhension et souffrance, angoisses et espérances.
désirs inassouvis car non exprimés. Même pas pour soi.
Quel couple....
Depuis notre première rencontre, on se cherche et on se perd. Et pourtant liés, on le sait l'un comme l'autre.

Je déglutis, avalant ma salive au gout de sang, ravalant ma déclaration.
Soulagé et triste. Qu'avais-je espéré ?
Je lui caresse le dos, attendant que ces sanglots diminuent, que mon coeur batte moins fort, que mes pensées et mes émotions s'apaisent que cet étau sur ma poitrine se dessere un peu, que je puisse respirer.

Je ressasse ses mots, source d'espoir et d'inquiétudes.
Bien sûr qu'elle t'aime, elle vient de le dire/L'acceptation de l'amour de l'autre ne vaut pas réciprocité/Alors pourquoi attendre cette déclaration/Pour être rassurée, avoir séduit le capitaine/C'est le genre franchement ? elle souffre de ton supposé mépris c'est pas une preuve/Non, on peut détester être méprisé sans aimer/Mais...

Je prends conscience soudainement de son poids sur moi, des planches rappeuses dans mon dos, de ma lèvre fendue et de mes multiples contusions.
Doucement, tendrement, je la redresse, maintenant que je ne l'entend plus renifler.
Je me relève, difficilement - ça fait mal - avant de lui tendre la main pour qu'elle se lève.

Allons dans ma cabine.
Voix atone, éteinte.
Il faut que je soigne ma lèvre.
Je la tiens du bout des doigts. Un courant d'air et je la lâche.
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Message  Djaya Dim 9 Aoû - 13:50

Il va falloir faire se mouvoir le tas de chiffons.
Pendant qu'il restait immobile à me caresser le dos, je pouvais encore prétendre rester inerte, mais là il va falloir bouger. Faire quelque chose. La lourdeur dans sa voix, ça sonne comme un trop tard. Et ça me plombe le coeur. C'est presque trop lourd à soulever. Il faudrait pleurer encore des litres et des litres de larmes saumâtres, des larmes de deuil. Mais je refuse d'aborder le deuil tant que je ne suis pas sûre que c'est mort.

Donc je bouge.
Je m'accroche au bout de ses doigts pour me relever. Les jambes qui flageolent un peu... Et puis du coup je suis tellement près... Ses yeux tout proches... Deux lacs noirs, sans un reflet. J'aime pas ça... J'aime pas... Ca me fait peur... Ces lacs-là je les connais, ils sont froids... L'eau en surface est tiède, mais plongez et vous êtes mort... Et je ne veux pas. Pas déjà. Pas alors qu'il vient de me dire qu'il m'aime. Je lui ai pas répondu ce qu'il attendais. Je n'arrive pas à dire ça. C'est pas ma faute. Mais je vais chercher d'autres moyens. Et je trouverai. Et tant pis si je dois me forcer un peu, je refuse, je refuse de devoir renoncer maintenant. On s'est fait mal comme deux cactus qui poussent trop près l'un de l'autre...

Alors il est temps que je me dépouille de certaines de mes épines. Et que je prenne le risque de me piquer un peu... Si j'avais osé plus tôt, on n'en serait pas là. J'avais peur, d'accord... Et j'ai toujours peur.

N'empêche que je lève quand même la main pour frôler sa lèvre. Pas là où ça saigne. Juste à côté. Tout doucement. C'est comme demander pardon. Je lui demanderai vraiment pardon quand je serai sûre que ça ne bloquera pas au passage... J'ose pas trop plonger dans les lacs noirs... Peur que la lame d'eau tiède soit trompeuse. Trop mince. Pourtant je le fais. Et un frisson me dévale le dos. J'ai froid...

Il saigne, et ça va commencer à gonfler en plus...
Je laisse redescendre ma main.
Le long de son bras, pour trouver la sienne.
C'est des trucs de môme de se tenir par la main.
Je m'en fous.

La porte de sa cabine est juste là. Deux pas et demi. Je sais toujours à combien de pas je suis de cette porte. C'est comme ça. Je passe devant lui et je la pousse, la lumière jaillit dans la coursive obscure et me fait mal aux yeux. Je tourne la tête vers lui, sur le seuil, le bras tendu en arrière, ma main toujours fermée sur ses doigts. La lumière s'insinue entre mes cheveux qui pendouillent, me griffe la joue, je la sens. Je m'en fous. Je veux juste voir si elle a ravivé les reflets dans les lacs sombres.

Un peu.
Mais c'est peut-être juste...
J'en sais rien en fait.
Je soupire.
Je murmure.


Tu as ce qu'il faut ici pour soigner ça ?...

Sinon j'irai...
Après tout, c'est moi qui t'ai foutu dans cet état...
Moi et ma jalousie et mon manque et ma colère...

Djaya

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Message  Six Mar 11 Aoû - 11:47

Il faut parfois peu de choses pour m'éclairer le coeur.
Quelques rayons solaires teintés de roux qui m'éclairent le visage
Une pression tremblante mais décidée entre mes doigts
Une caresse interrogative près d'une meurtrissure

Et voilà que j'espère à nouveau. Oh, pas au point de sourire, non, pas encore, pas au point d'y répondre, non, je me méfie. Mais suffisamment pour m'oter cette gangue pesante et terreuse de désespoir résigné.
Mes muscles me paraissent soudain plus légers, mes os moins douloureux, ma peau moins sensible.

J'ai.

Elle est sur le seuil de la cabine.
Si je m'avance, elle sera obligée d'entrer. Obligée. Forcée.
Elle n'est jamais venue dans cette cabine. Je ne veux pas l'obliger.
Alors je reste immobile.
Je ne vois pas son visage, dans l'ombre, mais je devine les questions, les peurs qui le parcourent, cachées dans une crispation de la bouche, un plissement des yeux, une gorge qui a soudain du mal à déglutir. Infimes détails que je m'imagine sans peine, je l'ai tellement observée.

Quelle situation ! Encore une fois, nous sommes empotés, malhabiles..
Ankylose des sentiments.
Où donc est le capitaine charmeur et moqueur ?
Il essaye de revenir, dans une pathétique tentative de la faire sourire :

Dame de mon cœur, je vous invite dans mon humble cabine.
Petite révérence saccadée, je ne suis pas très souple pour l'heur.

Souris, s'il te plait, souris, même tristement et entre.
Je te suivrai, ne t'inquiète pas, à toi mes doigts sont attachés.
Mes doigts, mon cœur, mon âme et tout le reste.
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Message  Djaya Mar 11 Aoû - 17:57

Un reflet.
Des reflets...
Pas juste des jeux de lumière.

Et même, une boutade, cette courbette un peu raide, et surtout, surtout, ce sourire... Plein d'incertitudes, mais s'il avait été sur de lui, j'aurais fui... Plein de souffrance aussi... Mais s'il avait fait le dur et le caïd, j'aurais reculé aussi... Le sourire en dit plus que tout le reste. C'est à lui que je me confie, à lui que je réponds... Je le regarde à travers mes cheveux, et je me réchauffe...

Mon sourire à moi doit se sauver de partout, glisser vers le bas, se cantonner dans une asymétrie tremblante bien peu gracieuse... mais il est là. Il est fragile et farouche comme un papillon, un souffle de trop et il s'envole... Je ne veux pas essayer de le contraindre, de le forcer, de l'intensifier, je n'ose pas... Qu'il reste ce qu'il est... Je peux engager un peu plus ma paume dans la sienne, serrer un peu plus les doigts... et faire un pas au-delà du seuil, en l'entraînant à ma suite.

Un pas dans le saint des saints...
Je ne suis jamais entrée, j'ai entrevu la pièce à travers la porte entrouverte, parfois, mais jamais encore je n'y avais pénétré... J'avance un peu, me sentant intruse, étrangère... Je lâche sa main. Nous sommes chez lui, ici... A lui de prendre les commandes... Déjà, je ne sais pas où il range ses affaires, comment trouverais-je ce qu'il faut pour le soigner ?

J'observe en essayant de ne pas trop en avoir l'air, curieuse, avide de découvrir son espace, son lieu à lui... Un bordel chaleureux, mais modéré, répandu un peu partout, parchemins, quelques vêtements, une paire de bottes, livres ouverts... Le hamac est sa couverture légère repoussée à une extrémité. Le tapis usé, et la lumière crue tombant par la fenêtre... Je laisse glisser mes doigts sur la page d'un livre, sur le pied d'une coupe de vin...

Il y a un fauteuil près de la fenêtre, où il pourrait s'installer dans la lumière. Un coffre, pour poser ce qu'il m'apportera. Là, une cuvette, de l'eau dans un cruchon, fraîche à l'odeur, et puis ce mouchoir propre. Une base. J'apporte le tout sur le coffre.
Puis je me tourne vers lui.

Bon...

Presque sur un souffle...

Tu fais voir ?...

Un peu gênée quand même. Ma crise de furie me paraît bien loin maintenant, et plus elle est loin, plus elle semble hystérique, ridiculement puérile... J'arrange mes maigres ustensiles pour me donner une contenance, mais je l'observe toujours à travers ces mèches pendantes que je maudissais tout à l'heure.
Pratique, les cheveux longs, parfois...
Pour cacher les rougeurs, masquer la honte dans les yeux...

Djaya

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Message  Six Mar 18 Aoû - 13:57

Elle entre et je la suis, refermant la porte sur nous deux, lâchant à regret le bout de ses doigts.

C'est la première fois qu'elle vient ici, nous en sommes conscients tous deux.
Pénétrer dans ma cabine. Ma chambre, pour les terrestres. Quelle lourde symbolique.

Mon regard suit le sien, mes yeux se posent là où les siens se posent.
Je n'éprouve aucune gène, aucune timidité. Cette cabine est l'exact reflet de mon intimité.
Et je n'ai rien à lui cacher. Ce n'est que le cœur de ma jonque.
J'ai plus été ému de sa première caresse sur le bastingage de ma nef que de son premier pas dans ma cabine.

Sauf que nous sommes tous les deux dans une cabine dont je viens de refermer la porte.
Cabine qui est le symbole de mon autorité. Un de mes seuls avantages dans l'équipage où nous répartissons les tâches de façon égalitaire. L'endroit où je dors. Me dévêt. Un endroit qui n'appartient qu'à moi.

Seuls.
Intimes.

Je la regarde s'affairer, appréciant son manque de manières, de minauderies, goutant son efficacité.
Je la contemple, sans me cacher. Elle a appris à adapter sa démarche et ses gestes, naturellement fluides, au tangage et au roulis perpétuel.
S'en est-elle seulement aperçu ?

Tu fais voir ?...

Fais voir ? Toutes mes contusions ? Bras, torse, jambes , visage ? Je dissimule un sourire à l'idée.
J'ôte ma tunique, tachée de sang et puant la sueur et m'assois sur le siège, à la lumière.

Un sourire grimaçant dans sa direction. Le mieux que je puisse faire vu l'état de mes lèvres.
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Message  Djaya Mer 19 Aoû - 2:28

Oh merde...
Je l'ai...
... je l'ai vraiment cogné comme une furie...
Il est... Oooooh merde...
Vise-moi cette meurtrissure et... et là... et puis tout ce sang... putain de merde...

Je me mâchouille la lèvre inférieure. Par sympathie ? Même pas. Par pure et simple honte. Et franchement, il y a de quoi courir se cacher. Je lui suis rentré dedans avec une hargne effroyable. La lèvre inférieure fendue, oui, mais une arcade sourcilière qui se sent mal, une pommette qui va virer au bleu dans quelques heures... Et les épaules... les bras... le torse... les côtes... et je suis sûre que sous ce pantalon ses tibias sont dans un état pitoyable...
...
Mais ça on va peut-être d'abord se concentrer sur la moitié supérieure.

Toujours en me mâchouillant la lèvre, j'évalue l'étendue des dégâts en essayant de rester neutre, méthodique, efficace... et bien sûr que j'y arrive pas. J'ai le visage qui brûle et les mains pas très assurées. Et j'ose pas vraiment croiser son regard, même si je le regarde de près. Ce qui est une erreur également. Bon, c'est pas ça, je l'ai vu très souvent torse nu, mais je ne me suis jamais approchée à ce point de... C'est... perturbant.

Bon... Djaya ma fille, si tu veux te sentir un peu moins mal, il serait question de réparer ce que t'as fait. En tout cas, les signes physiques... dans la maigre mesure du possible. Et ça, tu n'y arriveras pas avec de l'eau claire et un chiffon.


Tu as quelque chose contre les bleus ? Et une serviette aussi... par ici ?

J'ai même pas attendu la réponse, je furète, je farfouille... Ca m'occupe les mains, la tête. Ca me donne du répit. Quelques instants à l'écart pour essayer de me reprendre. Parce que ça ne tourne pas très rond je dois dire... J'étais beaucoup plus près il y a un instant quand je le bourrais de coups de poings en souhaitant entendre craquer un os... mais ça n'avait rien à voir.

Quelques serviettes sur une étagère. J'en chipe deux. Et pas bien loin, dans une sorte de panier carré, plusieurs pots de terre fermés de bouchons de liège. J'en ouvre trois avant de flairer l'arôme puissant de l'arnica. Parfait. Merde. Beaucoup trop tôt.

Je me relève et me retourne, les mains chargées, et je le regarde assis dans son fauteuil, dessiné par le contrejour. Soudain j'ai un trou tourbillonnant qui me dévore le milieu de la poitrine. Je ne vois pas son regard, à peine une lueur. Juste un angle de pommette (celui qui va gonfler), l'arête du nez, le dessin incomplet des lèvres. Ligne longue du cou, arrondi de l'épaule, modelé du torse, du ventre. Je dois me retenir de fermer les yeux. Et me forcer à respirer. A avancer. A m'approcher. A déposer le pot de terre et les deux serviettes, avec des gestes de robot. A revenir prendre place devant lui.

Je ne sais pas si je suis écarlate ou blafarde. J'ai chaud et froid, c'est impossible à dire. Et puis j'ai autre chose à faire que me demander l'air que j'ai, merde, Djaya, reprends-toi ! Je soulève la lourde cruche en grès, verse l'eau dans la cuvette, à moitié de sa hauteur. L'une des serviettes plongées dans l'eau fraîche, tordue mais pas trop, laisser de l'eau pour le rafraîchir et apaiser un peu les meurtrissures. Je balance au-dessus de mon épaule une tenture de cheveux qui m'encombrent. Grave erreur. La lumière me brutalise la joue et tout le côté du visage et du cou. Merde. Tant pis. Trop tard. Tu es rouge, blanche, verte à pois bleus ? On s'en fout, assume.

Je sais que c'est faire les choses dans un parfait désordre, mais au lieu de m'occuper de son visage, j'attaque une épaule et un bras. C'est moins... difficile. Ca me laisse du temps pour essayer de mettre un peu d'ordre dans ma tête, essayer de comprendre ce qui a bien pu me passer par la tête pour que je me déchaîne comme ça, et tandis que je presse le plus doucement possible la serviette mouillée sur ses bras et son torse, que je la remouille, la tords et recommence dès qu'elle paraît moins fraîche à ma main, je lutte contre l'envie puissante de me borner à regarder les gouttes d'eau rouler sur sa peau et assombrir le tissu à sa ceinture. A un point tel que je finis pas abandonner, et me contenter de ne pas oublier de portion de corps, cogné ou pas cogné, passant même dans son dos, prenant mon temps à maintenir le linge froid sur sa nuque, rien que parce que c'est ce que je fais lorsque j'ai chaud, et ça marche, la preuve, il a la chair de poule exactement comme moi...

Mais à un moment il faut bien en venir à affronter son visage. J'ouvre la fenêtre pour vider l'eau et la remplace, toujours quelques secondes de gagné. Je garde la première serviette, prends mon courage à deux mains, lève les yeux sur son menton. Plein de sang, évidemment... Les lèvres, ça pisse toujours, c'est comme les mains... Je pose trois doigts sous son menton pour le lui faire soulever légèrement, et puis pour assurer mon mouvement, aussi... Sa peau est un peu rèche... il a du faire l'impasse sur le rasoir ce matin... Je m'applique à nettoyer le sang qui a coulé sur son menton et le long de sa mâchoire. Voilà. Ca saigne encore, évidemment, mais très peu. Par contre ça va gonfler... Eh merde... Je suis une grosse brute... Si tu savais comme je m'en veux...

La serviette est trop rude pour ce que je vais faire maintenant, mais j'ai le grand mouchoir que j'avais amené, aussi. Je le trempe dans l'eau, le presse dans une main. L'autre reste sous son menton. Un repère. Le mouchoir mouillé vient courir sur son front, ses sourcils, ses pommettes, lentement, je le rince souvent, l'étoffe est plus mince... Je tamponne légèrement les coups, laisse le mouchoir posé pour laisser le froid de l'eau agir, puis l'air qui vient lécher l'humidité sur lui et lui voler sa fièvre... Et puis, une fois que tout y est passé, je reviens à sa bouche blessée, qui m'attend, docile, entrouverte. L'eau exprimée du mouchoir ruisselle dans la cuvette, puis j'approche ma main, et le plus délicatement possible, je finis d'enlever les dernières traces de sang sur la plaie et ses contours, posant le mouchoir avec infiniment de précautions, ressentant dans mes doigts chacun de ses infimes reculs quand je lui fait mal, c'est tout juste si je ne grimace pas avec lui... Et l'idée que c'est moi qui lui ai fait ça, par pure connerie avouons-le, me met une boule de pierre dans la gorge, impossible à chasser, impossible à ignorer, trop douloureuse...

Je ne sais pas pourquoi j'ai dérivé sur ses yeux à ce moment-là. Je les ai évités tout du long. Et là voilà que je tombe dedans, c'est idiot... Tomber dedans... Ca y ressemble... Là en pleine lumière je découvre qu'ils ne sont pas si noirs en fait. Ils sont brun foncé. Marron brûlé. Avec une pointe de miel. Très sombres. Très doux. Ces yeux-là que j'avais envie d'arracher tout à l'heure, en prétendant que c'étaient des yeux de fourbe et de menteur. Autant j'ai eu envie de demander pardon à chaque meurtrissure que j'ai baignée, autant je sais pas du tout ce que je pourrais dire à ces yeux pour me faire pardonner d'avoir douté d'eux.

Je pourrais prétendre avoir pensé que c'est un langage comme un autre qu'on emploie quand on ne trouve pas les bons mots... Ce serait très poétique. Mais en vérité je n'ai pas pensé du tout. Juste que c'est arrivé, c'est tout. Venue de je ne sais où, de la boule pierre dans ma gorge ou du tourbillon dans ma poitrine. Je ne sais pas. A vrai dire je me fous de ces détails inutiles. J'ai juste maintenu la pression de mes doigts sous son menton, approché mes lèvres et touché les siennes. Du côté que je n'avais pas massacré. Très doucement quand même. Avec l'impression de commettre un sacrilège. Le comble pour quelqu'un qui ne croit en rien...

J'avais rêvé ça des milliers de fois. Tous mes rêves étaient bons à jeter. Trop petits. Incomplets. Aucun ne parlait de la peine d'avoir déjà perdu cette seconde, la première seconde où j'avais osé, moi. Dans aucun d'eux il n'y avait ce besoin dévorant de lui demander pardon, de lui dire et lui répéter je t'aime, à l'infini, ni ce désespoir atroce, douloureux, de n'être que ce que j'étais. Et ces souffrances, toutes intenses qu'elles soient, balayées. Eclipsées par le soleil, un soleil d'aube quand il perce la brume, un chaud soleil de victoire. Partout sous ma peau...

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Message  Six Ven 21 Aoû - 16:53

Elle fouille, à la recherche d'une serviette, de baume, que sais-je ?
Je ne bouge pas.
Je pourrais me lever, lui chercher ce qu'elle demande, lui indiquer au moins, d'un geste, d'un grognement, leur emplacement.
Mais je ne bouge pas.
Je reste assis, groggy, tout le corps fatigué et endolori.

Douleur sourde.

Désir souterrain.

Ce n'est plus le désir flamboyant de la coursive, celui qui se nourrissait de sueur, de rage et de sang.
Non, c'est un désir plus doux, plus secret. Ce désir qui ne m'a jamais quitté depuis que ce chapeau a roulé sur le sol crasseux d'une auberge, libérant une chevelure de flammes.
Désir entravé par la peur, de la faire fuir, qu'elle m'abandonne, qu'elle me haïsse.
Désir de braises qui n'attendent qu'un souffle pour se raviver.

Elle s'approche, au point que je puisse respirer sa peau.
Je ne bouge pas.
Tissu humide sur mon corps, bras, torse.
Je ne bouge pas.
Je la regarde. La respire. L'écoute.
J'essaie de me concentrer sur la douleur, brulure des écorchure, lancements aigus des hématomes. En pure perte...
Alors, vorace, j'absorbe tout ce qu'elle m'offre, volontairement ou non, la finesse de ses doigts, les reflets d'une mêche dans le soleil, le dessin de sa bouche, le rythme de ses seins qui se soulèvent, s'abaissent, la chair de poule sur sa peau pâle.

Elle passe derrière moi et je me contracte, fraicheur du linge sur le dos, la nuque, son souffle dans mon cou.
Mon regard s'attarde sur la cuvette, eau et sang. C'est douloureux mais pour rien au monde je ne souhaiterai être ailleurs.

Elle revient devant moi, s'attaque à mon visage.
Je ne bouge pas. Ca fait mal mais elle est si proche. Je me nourris de tous les détails de son visage, rêvant d'embrasser chacun d'entre eux : ses lèvres craquelées par le sel, ses joues douces, qui s'empourprent soudainement, ses sourcils fins qu'elles froncent sans s'en rendre compte...
... et ses yeux de lionne, regard doré capable de s'assombrir ou de s'éclairer plus vite que n'importe quel ciel orageux ne pourrait le faire, ces yeux que sans cesse je traque, essayant d'y lire et d'y découvrir un langage secret, yeux que j'accroche enfin que je ne lâche plus.

Je ne bouge pas.

Même quand elle m'embrasse.
J'ai l'impression de sombrer, que la jonque s'enfonce dans le creux d'une vague, de me noyer et de suffoquer.
Dieu que j'ai attendu ce baiser.
Toujours ce sentiment de lui avoir arraché, volé, dérobé.
Et là, sans répondre au mien.
Sans que je ne lui en vole un.
Elle m'embrasse.
Don d'elle même qui me lie à elle aussi surement que le plus épais des fers.
J'entrouve la bouche, qu'importe la douleur, goute ses lèvres et sa respiration.

Je bouge.
Je l'attire contre moi, pour que ce baiser soit complet, parce qu'elle me manque, douloureusement, parce que son corps est trop loin parce que je l'aime et que j'ai envie d'elle, envie de son corps, de son abandon et de sa confiance.
Debout entre mes jambes, mes mains sur ses hanches, visage levé vers elle comme pur une révélation.
Je me lève, trébuche, d'empressement, de douleur et de plaisir, me rattrape à elle, comme un naufragé.
je la sens se cogner contre le bureau, tant pis, rien n'importe, juste elle, ses yeux clos et son gémissement.
Mes lèvres se détachent, difficilement, mais son corps est contre le mien alors ce n'est pas si grave.
Une mèche que je relève, des yeux que je scrute à la recherche du moindre soupçon d'ombre, de peur ou de doute.
A moi, maintenant de lui offrir ce baiser.
En rêvant qu'il soit éternel.
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Message  Djaya Dim 23 Aoû - 11:47

C'est parce que je ne m'y attendais pas.
A vrai dire je ne m'attendais à rien.
Le monde s'est résorbé, ou délayé, ou dissipé, je ne sais pas trop. Et le temps pareil.
J'ai à peu près oublié... tout, en fait.

Normal, j'ai frémi de tout mon long quand il a posé ses mains sur mes hanches, je me suis brusquement rappelée qu'il avait des mains, et moi des hanches. Je devais être totalement concentrée, contenue, dans une toute petite partie de moi... C'est une sensation... curieuse. Là, j'ai retrouvé conscience du reste, d'un seul coup. Comme un seau d'eau fraîche versé sans crier gare. Frisson immédiat et électrique.
Ah tiens, j'avais un corps.
Et lui aussi.
Dangereux constat.

Il se lève brusquement, me bousculant du bassin, m'envoyant cogner de l'arrière des cuisses contre une table qui refuse de céder, obstinément chevillée au sol comme la plupart des meubles dans un bateau, évidemment. Et me rejoint aussitôt. Grand, vivant, terriblement présent, totalement proche.
J'ai pas eu mal. C'était la surprise. Non pas seulement. Une torsion de peur. Ne pas ouvrir les yeux, qu'est-ce que je vais trouver là, quel visage tiré de mes cauchemars. Et entremêlée à tout, noyant les limites, cette... chaleur. Impossible à décrire. Impossible à cerner même. Immense et concentrée. Le soleil. C'est mon soleil d'il y a un instant, il a diffusé depuis la peau et trouvé sa place dans mon ventre. Il brûle un peu. Trop violent. Ou juste assez. C'est bon... C'est inexplicable. C'était ça, le couinement de souris prise dans les griffes du chat...

J'ai le souffle court.
Il ne m'empêche pas de respirer pourtant.
C'est plus bas que son poids me bloque... poids ferme, chaud, impérieux. La torsion de peur, encore, fugace. Immobilisée, coincée, écrasée sous un bassin d'homme. Mais non. C'est différent. Différent. Et puis la main qui frôle ma joue et repousse ces fichues mèches accrochées au coin de ma bouche, la voilà la différence... Je rouvre les yeux.
Le soleil du dehors me tombe dans l'oeil, je m'en fous. Lui est une oeuvre d'ombres et de clartés, sculpté par la lumière, magnifique. Certaines images on sait qu'on s'en souviendra toute sa vie. Celle-là, je la garde. Rien que pour l'éclat velouté dans ses yeux chauds, je l'aurais gardée. Mon soleil intérieur m'assaille d'une pulsation sauvage, et j'ai envie de pleurer. De gratitude.
J'ai peut-être bien les yeux qui se mouillent.
Mais je souris.
Et il embrasse mon sourire.

Quelque part au fond de ma tête je sais que je devrais trouver un moyen de m'enfuir, que tout ça ne mènera qu'à de l'amertume et de la souffrance pour nous deux. Mais le fond de ma tête est tellement loin... Tellement facile à ignorer. Tandis que lui, il est là, réel, exigeant, immédiat. Alors peu importe l'amertume à venir. J'ai du soleil à lui donner, avant qu'elle vienne. Et quand elle sera là... On trouvera. Quelque chose, je ne sais pas. Un moyen. Une solution. Quelque chose. Je m'en fous, là, maintenant, tant pis, je prends le risque, mais je ne veux pas m'éloigner de lui.

Il faut que je fasse attention, il est blessé, même que c'est ma faute en plus, quelle idiote... Tellement envie tout à coup de lui rendre sa chaleur que je risque de lui faire mal, ça m'énerve, ça m'exaspère, ça... Ca me fout le vertige et fait voltiger le soleil. C'est lui qui me coupe le souffle. Ca y est j'ai compris. A chaque bond, chaque éclair plus vif, j'ai le coeur qui tressaute et le sang qui s'affole. C'est effrayant. Et je m'en fous aussi. C'est incroyable le nombre de choses dont je me fous. Juste sa douleur qui m'importe.
Reste douce, reste douce...
Même en me forçant j'y arrive pas tout à fait, et j'ai un goût salé en bouche, merde, Djaya, calme-toi...
Mais il faut que ça sorte d'une manière ou d'une autre, je lui lance les deux bras autour, au hasard, des cheveux dans une main, un creux de dos dans l'autre, peau nue si chaude, explosion silencieuse du soleil qui se prend des airs de feu d'artifice, je l'attire, viens plus près, plus près, c'est pas toi qui me cloue à cette table, c'est moi qui t'imprime en moi, à me faire mal.
Il faut que j'arrive à rester douce...
Il faut...

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Message  Six Lun 24 Aoû - 13:22

Qu'importe que la douleur dans mon corps se réveille quand celle de mon cœur s'apaise ?

Ses bras autour de moi, ses lèvres sur les miennes valent n'importe quel baume.

Je la sens hésitante, mais cette fois-ci, je devine plus de l'attention que de la crainte.

Peut être pour la première fois, je la sens libre, libre de ses peurs et de son histoire.
Alors, porté par un désir soudain, violent, gonflé par le soulagement et la violence contenue et toute défensive de la coursive, je l'attrape par la taille, la soulève pour l'assoir sur cette table.
Mon bassin entre ses cuisses, gout de sang et de salive dans la bouche, je frissonne, de douleur et de plaisir.
Infime crispation mais qui résonne en moi comme un orage.
Ne pas l'effrayer, surtout que ce moment ne s'arrete jamais
Je la lâche, mes mains à quelques centimètres de son corps, inoffensives, je ne suis relié à elle que par les hanches et la bouche et ses bras qui me retiennent.
et cette pulsation sourde dans mes reins, mon poids contre la table, contre son ventre.

J'ai mal, j'ai chaud, j'ai envie d'elle, j'ai soif , d'une soif qui ne sera jamais satisfaite, d'une soif angoissante et fébrile.
Je voudrais la boire tout entière
Je voudrais lui hurler : sois à moi, n'aies pas peur, nous, il n'y a que nous, accepte, donne, viens.

Mais sa chaleur est une tornade dans laquelle je me dissous.
Je recule la tête, ma paume sur sa joue, essuyant du pouce une trace de sang sur ses lèvres, mon sang.
Un sourire, pour lui montrer que je n'ai pas mal :
Vampire....


Une vampire qui brûle dans la lumière du soleil, m'entrainant, consentant et heureux, dans son embrasement.
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Message  Djaya Mar 25 Aoû - 12:32

Non...
C'est trop près trop vite, trop chaud et trop présent, non, attends...
Ne me lâche pas.
Ne t'éloigne pas.
Reste...

Oui ça me fait peur et ça me fait chaud et des fourmillements partout, et je perds le souffle et j'ai le coeur qui danse. Et j'essaie de ne pas admettre que c'est parce qu'il est entre mes jambes. Et qu'il aime ça. Et que je le sens. Relief brûlant, vivant. Intensément vivant. Plaqué contre... ce recoin que je me refuse à nommer. Dont j'essaie depuis plus de quinze ans d'oublier l'existence. Mais qu'est-ce qui lui prend, d'ailleurs ? Ca ne m'a jamais fait ça. Ce pincement aigu, cette crampe bizarre. Ca fait presque mal. Ca me donne envie de le serrer plus fort encore, de... me frotter contre lui ? C'est n'importe quoi. N'importe quoi. Tu devrais sauter sur tes pieds et t'enfuir. Tu devrais te souvenir des autres reliefs d'hommes que tu as senti avant, juste là. Te rappeler comme ils t'ont fait mal, comme ils t'ont fait te sentir salie, réduite à l'état d'objet, tu as saigné et pleuré, tu as rampé pour t'enfuir comme une larve éventrée, souviens-toi, tu as...
Ta gueule.
Silence.
Plus un mot.
C'est de Six qu'on parle.
Et je l'aime.
Et je le veux.

Mais tu ne pourras pas l'avoir, et tu sais pourquoi.
Ce serait trop facile s'il suffisait d'écarter les jambes et de le laisser venir en toi, n'est-ce pas ?
Tu en as subi tant et tant qu'à la fin ça ne faisait même plus mal, tu pourrais lui donner ton ventre et il y trouverait son plaisir.
Mais il y a autre chose et tu le sais.
Ta gueule j'ai dit.
Plus tard.
Plus tard...
Laisse-moi l'illusion, encore un peu.

Sa voix, une douce et chaude caresse, et son doigt sur mes lèvres, il saigne, merde, mais il sourit... Moi, vampire ? Lui montrer mes dents dans un grand sourire, même un bout de rire nerveux, rauque, je suis pas un vampire, c'est pas dans cette catégorie-là de monstres qu'on range quelqu'un comme moi... Répondre un truc, une connerie, petite voix essoufflée et impalpable, un timbre que je ne me connaissais pas...


Même pas vrai...
J'ai même pas fait ça avec les dents...
Et puis c'est pas moi...
C'est toi qui t'es jeté sur mon poing...


Oui je sais je mens effrontément, et alors. C'est pour rire.
Je veux rire et je veux que tu ries.
Et je veux que tu m'embrasses encore, ou t'embrasser moi, j'aime aussi...
Puisque tu saignes éviter la bouche, puisque tu aimes les vampires, viser le cou, là en haut, sous l'oreille, presque dans les cheveux, leur parfum m'affole...
Et puis je veux que tu me touches, qu'est-ce qu'elles foutent là tes mains, suspendues dans l'air, ici tes mains, là, j'en reviens pas qu'il faut que je te montre, j'ai une taille qui veut se cambrer contre quelque chose, des hanches à immobiliser, je ne sais pas ce qu'elles ont, la danse les démange, je n'y comprends rien, je ne danse jamais, là aussi si tu veux, ces cuisses raidies qui se retiennent de serrer, et puis tant de morceaux de moi encore qui attendent, et là tu trouveras bien tout seul, je préfère, et je préfère ramener mes mains à moi où elles étaient, dans ta nuque et contre tes reins, t'attirer plus près, oh merde cette pression, si dure et chaude, ça va me rendre dingue, c'est quoi d'ailleurs ce geignement de chiot affamé...
Touche-moi, vite...
Ne me fais pas attendre trop longtemps, de grâce...
On n'a peut-être plus beaucoup de temps, tu sais...

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Message  Six Mar 25 Aoû - 17:36

C'est ce que j'attendais.
Un encouragement.
Une acceptation.
Sous la forme d'une blague et d'un rire, d'un baiser dans le cou, de cuisses quihésitent à se resserrer.
Ca suffit.
Pour que mes mains se posent sur toi tandis que je plonge mon visage dans tes cheveux.
Sur tes hanches que je rapprochent encore plus de moi.
Agacement du tissu, prison de cotonnade dont je voudrais me libérer pour être plus près encore plus près jusquà faire disparaitre tout frottement.
Mon désir contre ton ventre et tu l'acceptes, tu ne te recules pas et ça me chauffe le sang, le cœur.

Mes mains s'affolent, fébriles, remontent sur la taille, sous la tunique, fraicheur de la peau, si douce que j'en frissonne tandis que je me gorge de ton odeur.
Mes mains qui s'emprisonnent dans ta chemise qui les freine, les ralentisse.

J'ai essayé, vraiment, je t'assure, de retirer les boutons, d'ailleurs, regarde, les deux premiers, j'y suis arrivé. C'est les 5 autres qui ont voulu faire les malins, ça leur apprendra, ils gisent maintenant, perdus, par terre.

Je me détache de toi, pour pouvoir te regarder, d'un regard impudique, mais assumé.
Regard de désir qui rencontre un regard de défi tandis que tu restes ainsi, haletante, les épaules dénudées, une manche encore enfilée, la poitrine dressée, hautaine et offerte.

Je contemple ta peau blanche jusqu'à ce que tu frissonnes, descend du cou jusqu'aux mamelons roses, descend le ventre plat jusqu'aux début des hanches.
Je relève les yeux, te souris, un sourire gourmand et rassurant, je dois te faire peur ainsi, la lèvre en sang, qu'importe !

Mes mains se font câlines et suppliantes tandis que je me rapproche, embrassant ton cou, juste là, à l'angle de l'épaule pour descendre, ripant sur l'os jusqu'à la poitrine que je teinte de pourpre.
Je happe,je mordille tandis que tu te cambres.
Le désir brûle chacun de mes nerfs, mes gestes sont tremblants tellement j'ai envie de toi
je t'aime tellement qu' au fond de moi, au niveau de la poitrine, une boule sombre et chaude palpite et crépite mais ...

..derrière mes yeux, un poing de glace, fait de peur et de sollicitude mêlées garde le contrôle, adoucit des gestes qui pourraient être trop violents, poussent les mains à effleurer plutôt qu'empoigner, la bouche à embrasser plutôt qu'à mordre.

Et toujours je quête, guette ton regard, pour le décrypter, le deviner,
désir affamé au gout d'inquiétude.
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Message  Djaya Mer 26 Aoû - 1:17

Brute... Mes boutons...
Un petit cri m'échappe quand ils s'envolent, surprise, protestation, mais autre chose aussi. Quelque chose de trouble, de complexe... d'illogique. Je devrais avoir peur. Plusieurs d'entre eux ont fait voler mes boutons. Et pourtant...
Toi, c'est différent...

Est-ce que c'est parce que je voulais tellement tes mains sur ma peau ? Du soulagement ? Oui, un peu...
Est-ce que c'est le souhait un peu saugrenu que tu puisses me dépouiller de mes peurs aussi facilement, les forcer à céder dans le même petit craquement anodin ? De l'espoir ? Peut-être bien...
Est-ce que c'est... une envie sombre... que tu sois plus fort que moi... plus grand que moi... capable de m'empêcher de me débattre si jamais... si jamais ça recommençait ? L'envie de courir le risque, malgré tout, et de m'en remettre à toi ?
Alors que ce serait le même geste qu'eux.
La même contrainte.
Je crois que je perds la tête...

Tu t'éloignes, et je me redresse, anxiété soudaine à l'idée que... que quoi ? Que tu pourrais me laisser là, perchée sur le bord d'une table, les seins à l'air et le sang au visage ? Frousse idiote, tu as juste pris un rien de recul, un peu de champs, et ton regard me caresse...
Ne pas bouger...
Ne pas me cacher...
Rester droite, campée à ras de la table, mains en appui juste contre les fesses, menton levé, une posture de putain qui provoque...
Souffle précipité, et je sais que ça fait bouger mes seins, et je sais qu'ils sont excités, aux tiraillements dans les pointes, et je sais que je dois avoir les joues écarlates, les yeux fiévreux et la bouche qui tremble, mais je ne bougerai pas, pas question.
Juste si tu pouvais ne pas trop faire durer le supplice...

Oooooh ce sourire de loup...
Il était temps...
Oui, enfouis-le dans mes cheveux, ce sourire, il a failli me faire supplier...
De l'autre côté, les cheveux, Six, par là, c'est...
C'est...

J'ai pas pu le retenir le gémissement.
L'élancement électrique m'a fait mal, éclair bref, cinglant, dos qui se creuse... Je m'oblige à respirer, mon souffle s'était figé en un hoquet, le saisissement, c'est tellement violent, comme sensation, tellement intense... J'ai déjà eu ces petites raideurs trop sensibles à cause du frottement d'un vêtement ou d'un froid soudain et trop vif, mais ça...
Passé le premier contact, c'est... suave. Piquant aussi, et brûlant... C'est atroce ce que c'est délicieux. Et chaque baiser, chaque petit coup de langue, de dents, chaque frôlement... est nouveau. Entièrement nouveau. J'avais pas de seins, à l'époque, même plus tard quand... j'avais pas grand chose, j'étais trop jeune et de toute façon trop maigre. Il n'y avait pas vraiment prêté attention non plus, à ces vagues bourgeons trop verts... Mais maintenant...
Des seins de femme, et un homme qui s'attache à les faire vibrer... attentif, doux, passionné... Je les vois bien, tes yeux, ils me guettent, ils brillent de tout ce que tu contiens, mais leur chaleur veloutée... et cette touche d'anxiété...
C'est elle qui me fait bondir le coeur.
Me donne cette violente et fugace envie de pleurer.
Alors que je ne suis pas triste...
Au contraire...
Ca doit être la première fois de ma vie que je suis heureuse d'être ce que je suis...
Une femme...

Tant pis pour les appuis, un seul devra suffire, je veux plonger dans tes cheveux, cette masse sombre, épaisse, cette fourrure de loup... Caresser ta nuque, ton cou, garder tes lèvres là où elles sont, parce que j'aime ce qu'elles me font, j'aime me sentir réagir à leurs jeux, j'aime même les tiraillements sourds et impatients dans mon ventre, même les soupirs qui m'échappent, je n'arrive pas à les trouver ridicules, pourtant en ai-je trouvées ridicules, de ces filles renversées qui geignaient dans l'ombre des ruelles...
A mon tour de me renverser...
Tête relâchée en arrière, tout mon poids sur un bras, une main perdue derrière ton cou, pour me retenir, te retenir, m'offrir et te recevoir, mains et lèvres fiévreuses, corps ferme, dur, intensément mâle...
A mon tour de geindre...
Caresse-moi, frôle-moi, lèche-moi, mords-moi, embrasse-moi, serre-moi, et surtout ne me lâche pas... jamais...
Ne me lâche plus jamais...

Djaya

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Message  Six Mer 26 Aoû - 22:45

Il y eut...
La curiosité et l'énervement,
L'attirance et la colère,
Le doute et la complicité
Les périls partagés et les regards fâchés
Le désir et la peur
L'amour et la résignation

Il y eut ce ballet d'équilibristes aux plantes de pieds écorchées qui dansent d'un horizon à l'autre de leurs peurs, de leur histoire et de leur sentiments.

Et tout ça converge maintenant, s'échappe, impétueux, autant de piques ardentes dans mon cœur et mes reins.

Elle me veut, s'accroche à moi et je la désire tant que j'en suffoque presque.
La tête me tourne, je me sens fiévreux, brulant, mes doigts me picotent et mon bas ventre est prêt à exploser.

Mes lèvres sur ses seins, je m'accroche à sa taille, me heurte à sa ceinture.
Agacement brutal face à cet obstacle, mes doigts qui se transforment en crochets, tirent la bande de cuir.
Doucement!

Plus doucement, mes mains courent vers son ventre, jouent avec la boucle tandis que je me redresse, me serre contre elle, lui murmure des mots d'amour dément, lui raconte d'un ton haché et rendu râpeux par le désir mes sentiments et mes envies, la magnificence de son corps et la promesse éternelle et suppliante d'être toujours à elle, de n'être rien sans elle.

Ultime tintement, crispation infime, mes mains qui voltigent, qui rassurent, légères, caressantes.
Mes lèvres, amoureuses qui se contentent de frôler sa bouche, son cou.

Tout va bien, tout va bien...


Un gémissement, comme un signal et je tire, maladroit mais déterminé sur le pantalon de grossier coton. Elle m'aide, hésitante, soulève une fesse, puis l'autre.
Voilà ses hanches libérées, je me décale, sentiment d'urgence, pour libérer ses jambes.

Voilà, elle est nue, maintenant, face à moi, son regard, pourtant dissimulé par ses cheveux qui me brûle et me serre la poitrine.
Je la tiens à bout de bras, l'extrémité de mes doigts sur sa taille, effaré, abasourdi par sa beauté sauvage et violente.
Elle dégage ainsi, cuisses à demi ouverte, assise provocante et effrayée sur mon bureau, une telle aura de périls et de sensualité qui me lie de façon irrémédiable à elle.
Possession avide
Et qui m'excite.
Domination amoureuse
Et qui m'émeut.
Tendresse inquiète

Je me rapproche, les reins en feu et la gorge nouée, me rapproche de cette femme que j'aime, dangereuse et torturée, que je désire, regard de lionne, peau d'albâtre et chevelure de flammes, que je veux protéger, posséder et adorer.
Les mains sur sa taille, je m'agenouille devant tant de grâce.
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Message  Djaya Jeu 27 Aoû - 1:41

Moi qui voulais qu'il me dévore...
Je ne respire plus.

Je connais sa bouche à présent, soyeuse et brûlante, avide et suppliante... J'ai les seins douloureux, poignardés d'élancements, depuis qu'il les a abandonnés... Mais c'était pour verser sur ma peau, dans ma peau, ses chuchottements enfiévrés, caressants, ses mots issus de souffles, ouragans pour moi, le désir et la faim, serments, suppliques, rythmés par ses mains fortes, rudes de peau, grandes mains chaudes qui m'enveloppent la taille, les seins, les hanches, qui glissent vers mon ventre...
Frôlent ma ceinture.
S'y attaquent...
Non...

Hoquet retenu, décharge brutale de terreur panique, non, non, laisse-moi ce rempart-là, c'est là que ça se cache, de là que ça m'observe, là que ça se tient tapi à attendre son heure, non...
Mais tu me reprends dans tes mots, tes lèvres et tes mains, dans ta chaleur, ta présence, ton envie impatiente et ton amour, tu me dis que tout va bien, comme à une monture ombrageuse, tout va bien, et je ne te crois pas, ça ne va pas bien, je le sais, mais comment te dire, comment, c'est trop tard, beaucoup trop tard, même pour moi... Te perdre maintenant, je ne veux pas, je ne peux pas, ça ferait trop mal, ça fait mal, mal dans mon ventre convulsé, mal dans mes mamelons brandis, dans ma gorge qui lutte pour contenir tous ces sons dont certains s'échappent quand même, mots inarticulés, appels rauques, simples soupirs à longue note étouffée, j'ai perdu le langage, ou j'en ai appris un autre, je ne sais pas...

Tes mains qui libèrent ma taille, repoussent l'étoffe, décidées, je ne sais pas, j'ai peur, Six, j'ai peur et... peur et chaud, trop chaud, le rouge aux joues, la sensation de plus en plus nette de ma vulnérabilité, alors que le pantalon glisse dans tes mains, tout au long de mes jambes, l'impression que je perds ma dernière chance, et je ne dis rien, ne fais rien, immobile, soumise, le froissement du tissu sur le plancher, c'est fini, tu es nue, Djaya...
Nue et silencieuse maintenant.
Figée.

Il a repris sa place entre mes genoux, pas aussi près, mais très près déjà, trop près, ses mains posées sur ma taille, très légères, mais ce ne sont pas ses mains qui précipitent mon souffle et me font hurler le sang, c'est idiot, cette petite sensation trop précise, quand il a repoussé mon genou, de l'air froid contre la chair moite et brûlante de mon entrejambe. Nue. Ouverte.

Djaya, il faut lui dire, maintenant.
Ouvre la bouche, parle, dis-lui, il le faut.

Regarde-le, cherche ses yeux, dis-lui...
Ne te perds pas dans la douceur brûlante et électrique qu'ils dégagent, n'écoute pas le frémissement qui leur répond, ne te laisse pas dominer par ton sang et ta chair qui palpite, par ta faim terrible et torturante, par ta peur qu'il s'éloigne, Djaya, c'est avec sa vie que tu joues...

Mais...
Non ! Qu'est-ce que tu fais ?
J'y étais presque, j'allais parler, Six, ne me laisse pas, ne me
regarde pas comme ça
ton visage levé entre mes jambes ouvertes, pas toi à côté de ça, c'est moche et gonflé, ne regarde pas ça, il n'y a pas assez de poils dessus pour tout cacher, c'est
ne t'en approche pas comme ça, Six, même ton souffle je le sens, ça me gêne trop, j'aime pas, j'ai peur, c'est laid je te dis, ne
tes yeux
le loup
non
par pitié
ne me

touche

pas là


C'est là que j'ai arrêté de respirer.

Arquée, courbée, tête baissée et cheveux qui pendent, le ventre dur comme de la pierre, bouche entrouverte sur le souffle coupé, yeux perdus entre terreur et extase.
Juste un baiser, ou ça y ressemble.
Infiniment doux.

Pas de quoi me pétrifier ainsi.
Pas de quoi me lancer ce coup de fouet dans le coeur, tellement violent que ça me ranime. Inspiration hoquetante. Spasme des cuisses. Et ce battement qui résonne, là en bas.
Impossible que ça provoque autant...
Impossible que ça ne te dégoûte pas...
Que ça te réponde...
Ca te crie sa faim.
Ca te gémis de ne pas arrêter.
Ca te supplie à coup de vrilles douloureuses dans mon ventre à moi.
Ca palpite et ça s'ouvre sous ta langue, comment tu peux lécher ça, mais continue, surtout, continue, encore, sinon ça va me tuer...

Souffle revenu, bref, rythmé.
Mains crispées au bord de la table.
Immobile, incrédule, intensément attentive.
Tant pis pour l'impossible.
Si tu peux embrasser ça, je peux fermer les yeux sur ma gêne.
Fermer les yeux.
Accepter les vrilles, les spasmes et les battements.
Accepter la chaleur de tes lèvres, les mouvements de ta langue et tout ce qu'ils entraînent de vibrations dans tout mon corps.

Premier gémissement...
Je ne vois plus, je sens.
Tête qui roule en arrière, je donne.
Ou je prends.
Qui dévore l'autre...
Laquelle de ces deux bouches est la plus affamée ?...

Second gémissement.
Je cesse de compter.
Et lâche prise.

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Message  Six Jeu 27 Aoû - 23:13

Goût acide de la peur et saveur salée du plaisir.

Yeux mi clos, je suis concentré sur ses sensations que je lis dans son souffle et ses cris dans la contraction de ses cuisses et la tension de son ventre, dans son abandon et son avidité.

Insatiable, j'explore, titille, enroule et m'enfonce tandis qu'à sa taille, puis ses hanches et enfin ses cuisses je m'agrippe, m'accroche pour éviter la noyade tout en la faisant chavirer.

Face à mes lèvres voraces, à ma langue implacable, enfin elle se livre, se laisse porter par cette vague qui enfle, grandit, grossit pour se casser en fragments liquides qui la laisse sur la plage-bureau, épuisée et couverte d'écume.

Je lève la tête, heureux de son plaisir, les yeux cherchant les siens par delà la plaine de son ventre, par delà les collines de sa poitrine, regard de feu rencontrant un regard liquide, rayon sombre et perçant plongeant dans le puits éperdu de ses yeux.

Un sourire, de mâle satisfaction que je ne cherche pas à dissimuler, je me lève, debout entre ses cuisses, au dessus de ce corps que je domine et que je caresse doucement, heureux de lui avoir donné, heureux qu'elle ait su recevoir.
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Message  Djaya Lun 31 Aoû - 16:04

C'est irréel.
Ca ne peut pas être vrai.

Ca fait un moment que j'avais perdu pied et cessé de m'accrocher à la rive. Abandonnée, l'idée de que j'allais pouvoir garder le contrôle, m'appuyer sur des sensations connues et maîtrisées pour essayer de surnager... Peine perdue. Trop différent de tout, trop intense. A la limite du douloureux. Impensable.
Alors j'ai renoncé, et laissé le courant m'emporter. Sans douceur. Ballottée par les tourbillons issus de moi-même, vertigineux, fouettée à coups d'élancements électriques, sans ses mains pour me retenir je crois que je serais devenue dingue. J'ai pas le souvenir d'avoir basculé en arrière, arc-boutée sur les coudes, ni d'avoir laissé tomber cet appui-là aussi pour chercher sa main, ses cheveux, quelque chose pour me rassurer. Parce que j'avais besoin de ça. C'était trop fort pour moi, ça allait me noyer, ou me crâmer ou me broyer, mais c'était trop fort, trop violent, et j'avais besoin de lui. D'un contact avec lui. Pour me tenir, me garder à l'esprit qu'il me voulait du bien, que ça n'allait pas me détruire.
Quand c'est arrivé j'avais une main cramponnée dans ses cheveux, l'autre je ne sais même pas où. Les jambes, allez savoir. Quelque part, de l'autre côté. Alors que je croyais pas pouvoir en supporter plus, ça s'est mis à gonfler, rapidement, immensément, et puis ça a explosé. Je ne sais pas. Du blanc, du silence. Pendant un bref instant.
Puis ça s'est dissipé, et j'étais effondrée sur le bureau, à bout de souffle. Les nerfs me fourmillant sous la peau, des spasmes dans le bas-ventre, longues contractions et détentes brusques, chacune accompagnée de sa vague électrique qui me filait dans tout le corps... Le moindre contact insupportablement délicieux, une petite torture, un rappel atténué de ce qui venait de me balayer...

Maintenant il a cessé ses caresses et il s'est relevé. Moi pas encore. Pas vraiment la force, là, tout de suite. Je le fixe et ça doit se voir, que j'y crois même pas encore. Mais il sourit, et il me couve d'un regard intense, un regard de propriétaire, cette chose pantelante est à moi, parce que c'est moi qui lui ai ôté le souffle... Et c'est vrai. Je suis à lui.

Besoin brusque de retrouver sa peau... Je m'accroche à son bras, son épaule, me redresse un peu maladroitement, encore gênée par les vastes pulsations dans mon ventre, qui n'en finissent pas de mourir... Je cherche sa gorge pour y nicher mon front, son épaule pour ma joue, son torse pour le mien, bras noué autour de lui, blottie, si tu pouvais refermer tes bras sur moi, m'enfermer un peu dans ta peau... Besoin de fermer les yeux une seconde, d'admettre que ça existe bel et bien, et que j'ai jamais rien soupçonné de tel...
Besoin d'une seconde pour redémarrer le temps...

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Message  Six Sam 5 Sep - 10:16

Elle s'accroche à moi, se love et se niche, suspendue et blottie.

Patchwork puissant d'émotions diverses, tendresse, amour, protection, désir.
Envie de la protéger et le corps électrisé par le contact de sa peau.
Envie de la cajoler et ce désir douloureux qui agite mon bas ventre, bas ventre qui se colle contre elle, pur réflexe animal.
Envie de douceur, de caresser ses épaules, son dos, ses cheveux, moment de calme, sérénité apaisée.
envie de m'enfoncer en elle, dans son ventre et dans ses yeux, de me perdre et de la prendre.
Gorge serrée par l'émotion, ventre tendu par le désir.

Des mots chuchotés, balbutiants, serments et surnoms affectueux. Et mes jambes tremblantes, et mes bras autour d'elle.

Moment d'attente intolérable que je ne veux pourtant pas faire cesser.
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